COMMUNIQUÉ DE PRESSEJEUDI 24 AVRIL 2025

ARCELORMITTAL : L’ABANDON N’EST PAS UNE RÉPONSE À LA CRISE

Le Parti socialiste dénonce avec fermeté l’annonce par ArcelorMittal de la suppression de plus de 600 postes sur ses sites français de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire. Cette décision brutale pour les salariés, leurs organisations syndicales, et les territoires concernés tombe après plusieurs années de sous-investissement chronique du groupe dans ses capacités industrielles européennes, au profit d’une logique de rentabilité à court terme et de délocalisation des savoir-faire. 

Depuis plus de dix ans, ArcelorMittal repousse les investissements nécessaires à la modernisation et à la décarbonation de sa production d’acier, tout en déclarant que c’est précisément « la décarbonation qui garantira la pérennité des emplois ». Cette duplicité et ce désengagement ont non seulement fragilisé l’outil industriel mais aussi affaibli dans son sillage la capacité de l’Europe à garantir sa souveraineté dans un secteur aussi stratégique.

Certes, la sidérurgie européenne traverse une crise grave. Elle est confrontée à une baisse de la demande, à la concurrence agressive de la Chine et à l’augmentation des coûts de l’énergie. Mais face à cette crise, l’abandon n’est pas une réponse !

L’acier est au cœur de l’économie décarbonée que nous devons construire : il est présent dans les éoliennes, les véhicules électriques, les infrastructures ferroviaires et l’ensemble des équipements qui permettront de faire face à la crise climatique. Il est au cœur de l’économie de la défense que l’Europe veut relancer. 

Le Parti socialiste appelle le gouvernement français à sortir de sa passivité. L’État ne peut continuer à soutenir financièrement des groupes comme ArcelorMittal qui suppriment des emplois tout en refusant d’investir dans son propre avenir. Des mesures d’urgence doivent être envisagées, à l’instar de celles prises au Royaume-Uni à l’encontre de l’entreprise British Steel. Le gouvernement travailliste, en permettant la continuité forcée de l’activité et l’interdiction des licenciements, sous peine de sanctions, a conduit le groupe chinois propriétaire à renoncer au plan de licenciement. 

L’Europe aussi doit réagir. Nous appelons la Commission européenne et les États membres à mettre en œuvre une politique de soutien et de renouveau de la sidérurgie européenne : régulation des importations, soutien à l’investissement vert, mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, plan de relocalisation stratégique.

L’avenir de l’acier européen est menacé par des stratégies industrielles à courte vue comme celle de Mittal. Il en va de notre souveraineté industrielle, de notre capacité à réussir la transition écologique, et surtout de la dignité des salariés de ce secteur. N’abandonnons pas notre industrie, n’abandonnons pas nos territoires !

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Arthur Delaporte, Secrétaire national à l’Emploi, au Travail et à l’Entreprise nouvelle

Thiébaut Weber, Secrétaire national aux emplois de demain et aux nouvelles formes de salariat